Stress, angoisse, anxiété, quelle différence ?
Le stress, l’angoisse et l’anxiété sont des réponses naturelles du corps à des situations perçues comme menaçantes. Ils peuvent entraîner des symptômes similaires, comme des palpitations, une respiration rapide ou des tensions musculaires. Tous les trois provoquent des états de vigilance, de préoccupation et de nervosité, pouvant perturber le bien-être mental.
Nous verrons ici quelles sont leurs différences et comment apprendre à gérer chacun d’eux.
1. Qu’est-ce que le stress ?
Définition
Définition du dictionnaire LeRobert: Réaction de l’organisme à une agression, un choc physique ou nerveux. Situation de tension nerveuse excessive, traumatisante pour l’individu.
Le stress est donc une réaction naturelle du corps face à une situation perçue comme exigeante, menaçante ou perturbante.
Il se manifeste lorsque l’organisme mobilise de l’énergie pour faire face à un événement particulier.
Ce mécanisme, en partie régulé par le système nerveux et hormonal, déclenche une « réponse de combat ou de fuite« , avec des signes comme une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la respiration, et la libération de cortisol et d’adrénaline.
Si le stress est normal et parfois bénéfique à court terme, un stress chronique peut causer des troubles physiques et mentaux.
Causes
Les principales causes du stress peuvent être classées en plusieurs catégories :
- Causes professionnelles : surmenage, pression au travail, manque de reconnaissance, environnement toxique.
- Causes personnelles : problèmes financiers, difficultés relationnelles, conflits familiaux.
- Santé et bien-être : maladie chronique, troubles du sommeil, mauvaise alimentation, manque d’exercice.
- Changements majeurs : déménagement, changement de carrière, deuil, rupture.
- Pression interne : exigences élevées envers soi-même, perfectionnisme, peur de l’échec.
Chaque individu réagit différemment à ces déclencheurs selon son vécu et sa personnalité.
Symptômes
Le stress déclenche une série de réponses physiologiques et psychologiques.
Sur le plan physique, il stimule la production de cortisol et d’adrénaline, augmentant ainsi la fréquence cardiaque et la respiration.
Les pupilles se dilatent pour améliorer la vision, et les muscles se contractent, parfois jusqu’à provoquer des douleurs.
D’un point de vue digestif, le système gastro-intestinal se ralentit, entraînant des troubles. Sur le plan mental, le stress affecte la concentration, provoque des émotions négatives comme l’irritabilité, et perturbe le sommeil en raison de l’anxiété prolongée.
Stress ponctuel vs stress chronique
Le stress ponctuel, ou stress aigu, est une réponse immédiate du corps à une situation perçue comme menaçante ou difficile. Selon Hans Selye, pionnier dans la recherche sur le stress, cette réaction est une réponse naturelle de l’organisme à tout type de demande.
Ce stress temporaire active principalement le système nerveux sympathique et entraîne la libération d’adrénaline et de cortisol, hormones responsables des sensations physiques comme l’augmentation de la fréquence cardiaque et la dilatation des voies respiratoires, afin de préparer le corps à réagir rapidement.
De nombreuses études montrent que le stress ponctuel peut être bénéfique en augmentant la vigilance et les capacités de réaction face aux menaces immédiates. Cependant, si ces épisodes de stress ponctuel se multiplient sans périodes suffisantes de récupération, ils peuvent évoluer en stress chronique, plus difficile à gérer pour le corps et pouvant mener à des troubles de santé plus sérieux, tels que des maladies cardiaques et des désordres anxieux.
Le stress chronique est une forme de stress qui persiste sur de longues périodes, souvent en raison d’une exposition prolongée à des situations stressantes comme des conflits familiaux, des contraintes professionnelles ou des difficultés financières. Contrairement au stress aigu, qui mobilise une réponse rapide et temporaire du corps, le stress chronique active en continu le système hormonal du stress, notamment la production de cortisol, ce qui peut perturber les systèmes immunitaire, digestif et cardiovasculaire.
Les recherches de McEwen et Stellar (1993) ont souligné l’impact durable de ce stress sur l’allostasie du corps (sa capacité à rétablir un équilibre physiologique). Par conséquent, le stress chronique peut entraîner de l’épuisement, des troubles de l’humeur, voire des affections comme l’hypertension et des problèmes cardiaques.
Les individus exposés à ce type de stress sont aussi davantage susceptibles de souffrir d’anxiété, de dépression et de troubles du sommeil, créant un cycle difficile à rompre sans intervention.
2. Qu’est-ce que l’angoisse ?
Définition
Définition du dictionnaire LeRobert: Malaise psychique et physique, né du sentiment de l’imminence d’un danger, caractérisé par une crainte diffuse pouvant aller jusqu’à la panique.
L’angoisse est donc une réaction émotionnelle intense qui survient en réponse à une menace perçue, mais sans objet précis, souvent accompagnée d’une sensation d’inconfort psychologique profond.
Contrairement au stress, qui est une réponse à une situation réelle, l’angoisse est moins liée à des événements concrets.
Elle se manifeste par une combinaison de symptômes physiques (palpitations, sueurs, sensation d’étouffement) et de manifestations psychologiques, comme une sensation de danger imminent ou d’appréhension sans raison apparente.
Dans un état d’angoisse, le corps reste en état d’alerte prolongé sans qu’il n’y ait de réelle menace. Cela implique une activation accrue du système nerveux sympathique, qui entraîne des réponses physiologiques similaires à celles observées dans le stress ponctuel mais de manière plus diffuse.
Selon certaines théories psychologiques, l’angoisse peut être liée à des peurs inconscientes ou à des schémas de pensée persistants et irrationnels.
Symptômes
L’angoisse entraîne des symptômes physiques et émotionnels bien distincts, souvent intenses et déstabilisants pour la personne qui les vit.
Les manifestations physiques de l’angoisse incluent des signes similaires à ceux observés lors des crises de panique ou de stress aigu. Parmi eux :
- Palpitations cardiaques ou tachycardie : le cœur bat plus vite, souvent accompagné d’une sensation de battement dans la poitrine.
- Difficultés respiratoires : une impression d’étouffement ou de manque d’air.
- Transpiration excessive : les mains peuvent devenir moites, et la personne peut transpirer de façon inhabituelle.
- Tremblements : une réponse du système nerveux à l’angoisse, souvent incontrôlable.
- Tension musculaire : les muscles se contractent, créant parfois des douleurs dans le cou, les épaules, ou même des maux de tête.
- Troubles digestifs : nausées, douleurs abdominales, ou sensation de « nœud à l’estomac ».
Ces symptômes sont causés par l’activation du système nerveux sympathique, ce qui est similaire à la réaction de « fuite ou combat » en présence d’un danger.
Sur le plan émotionnel, l’angoisse se manifeste par :
- Un sentiment de peur intense : souvent sans raison apparente, ce qui la différencie de la peur face à un danger réel.
- Hypervigilance : un état de vigilance extrême où la personne devient très sensible aux stimuli externes, anticipant le pire.
- Ruminations et pensées catastrophiques : une tendance à imaginer les pires scénarios, ce qui intensifie le malaise.
- Perte de contrôle : une impression de ne pas maîtriser ses pensées ou émotions, ce qui peut parfois déclencher davantage d’angoisse.
- Dépersonnalisation : un sentiment de déconnexion avec soi-même ou son environnement, comme si tout devenait irréel.
Ces symptômes, étudiés par des publications en psychologie et en psychiatrie, montrent que l’angoisse est une réponse excessive du cerveau à des situations parfois normales mais perçues comme menaçantes.
Le DSM-5 identifie ainsi ces réponses comme caractéristiques des troubles anxieux, d’où leur prise en charge par des techniques de relaxation, la sophrologie, ou la thérapie cognitivo-comportementale, qui ont montré des résultats probants pour mieux gérer ces symptômes.
La crise d’angoisse
Les crises d’angoisse, également appelées attaques de panique, sont des épisodes intenses d’anxiété qui surviennent souvent de façon imprévisible, même en l’absence de danger immédiat.
Elles se manifestent par des symptômes physiques très marqués, comme des palpitations, une sensation de suffocation, des tremblements, et des sueurs, associés à une forte impression de perte de contrôle ou de catastrophe imminente.
Sur le plan physiologique, ces symptômes sont causés par une suractivation du système nerveux sympathique, qui déclenche une libération accrue de catécholamines (comme l’adrénaline), responsables de réactions de « fuite ou combat » en l’absence de réelles menaces externes .
Certaines études, notamment celles du Centre National pour l’Information Biotechnologique, ont montré que les crises d’angoisse sont souvent associées à des déclencheurs spécifiques ou des situations perçues comme menaçantes par l’individu, bien qu’il n’en soit pas toujours conscient. Il est également possible que des facteurs génétiques, une histoire de traumatisme ou un niveau de stress chronique y contribuent.
Le DSM-5 identifie d’ailleurs les attaques de panique comme un élément central des troubles de panique, bien qu’elles puissent aussi survenir dans d’autres troubles anxieux ou sans trouble diagnostiqué.
Enfin, les crises d’angoisse peuvent parfois induire une “peur de la peur”, c’est-à-dire la peur même de vivre une nouvelle attaque, ce qui aggrave souvent l’anxiété et mène à une forme d’évitement.
Cela peut conduire l’individu à restreindre ses activités pour éviter les situations où des crises d’angoisse pourraient survenir, ce qui peut malheureusement renforcer l’intensité et la fréquence des attaques.
3. Qu’est-ce que l’anxiété ?
Définition
Définition du dictionnaire LeRobert: État de trouble psychique causé par la crainte d’un danger.
L’anxiété est une réponse émotionnelle complexe, souvent marquée par des sentiments d’inquiétude, d’appréhension et de tension face à des situations perçues comme potentiellement menaçantes, même si elles sont parfois non spécifiques.
Contrairement au stress, qui est une réaction directe à un stimulus externe, l’anxiété est plus diffuse et persiste souvent en l’absence de facteur de déclenchement immédiat.
Sur le plan physiologique, l’anxiété active le système nerveux autonome, entraînant des symptômes physiques comme des palpitations, des tensions musculaires, et des troubles digestifs.
La recherche montre que des zones du cerveau, comme l’amygdale et l’hippocampe, jouent un rôle clé dans les réponses anxieuses, particulièrement en ce qui concerne la mémorisation des événements stressants et la gestion des émotions .
Les troubles anxieux peuvent également inclure des manifestations spécifiques, telles que les troubles d’anxiété généralisée (TAG), les phobies ou encore les troubles paniques, chacun possédant ses propres symptômes et impacts sur la vie quotidienne, comme souligné dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5) de l’American Psychiatric Association.
Anxiété normale vs trouble anxieux
L’anxiété est une réponse naturelle et saine face à des situations stressantes, comme une échéance professionnelle ou un événement important. Elle peut se manifester par des signes physiques et émotionnels tels que l’accélération du rythme cardiaque, des pensées anticipatoires, ou une légère tension musculaire. Dans ce contexte, l’anxiété aide l’individu à réagir et à se préparer à l’inconnu, favorisant ainsi la performance et l’adaptation (Loi de Yerkes-Dodson », 1908).
En revanche, le trouble anxieux se distingue par une anxiété intense, persistante et disproportionnée par rapport aux situations réelles. Contrairement à l’anxiété normale, qui est transitoire et diminue une fois la situation passée, le trouble anxieux entraîne des symptômes durables et souvent invalidants.
Cette anxiété excessive interfère avec la vie quotidienne, limitant les activités sociales et professionnelles, et peut inclure des crises de panique, une fatigue constante, et des difficultés de concentration (National Institute of Mental Health, 2021). Les recherches montrent que le trouble anxieux active de manière récurrente des régions du cerveau liées à la peur, comme l’amygdale et l’hippocampe, provoquant une réaction disproportionnée même en l’absence de véritables menaces (Gold et Chrousos, 2002).
Ainsi, bien que l’anxiété soit normale et même utile dans certaines situations, elle devient problématique lorsqu’elle est irrationnelle, répétitive, et qu’elle limite la capacité à fonctionner au quotidien.
4. Comparaison des trois états
L’anxiété, le stress et l’angoisse sont trois états émotionnels souvent confondus, mais ils ont des différences subtiles.
Le stress est une réponse naturelle du corps face à une situation perçue comme difficile ou menaçante, comme un examen ou un délai au travail. Il peut être positif en nous motivant à agir, mais devient négatif s’il dure trop longtemps ou dépasse nos capacités d’adaptation.
L’anxiété, de son côté, est un sentiment plus diffus et souvent sans déclencheur clair. Contrairement au stress, elle n’est pas toujours liée à une situation immédiate mais plutôt à des inquiétudes persistantes et générales sur l’avenir ou des événements improbables. En d’autres termes, l’anxiété tend à durer dans le temps et à s’installer, même sans raison apparente.
Enfin, l’angoisse est plus intense que l’anxiété et se manifeste par des sensations physiques marquées comme des palpitations, des sueurs ou une impression d’étouffement. Les crises d’angoisse peuvent survenir soudainement, avec une forte panique, et souvent sans déclencheur apparent.
En résumé, le stress est une réponse à une situation concrète, l’anxiété est une inquiétude constante sans raison immédiate, et l’angoisse est une peur intense et soudaine qui envahit l’esprit et le corps.
Ci dessous, un tableau récapitulatif des différences entre ces états:
5. Comment les gérer ?
Pour gérer le stress, l’angoisse et l’anxiété, certaines techniques de base sont communes et efficaces pour apaiser les trois états. La respiration profonde, que l’on pratique en sophrologie et en breathwork, est une méthode simple qui aide à ralentir le rythme cardiaque et à apaiser le système nerveux, réduisant ainsi les tensions physiques. La méditation de pleine conscience est aussi utile: en se concentrant sur le moment présent, on parvient à diminuer les pensées envahissantes et les inquiétudes.
L’exercice physique est également un allié, car il libère des endorphines, les hormones du bien-être, qui aident à réduire la tension et les pensées négatives.
Enfin, parler à un proche ou à un professionnel peut aider à mieux comprendre et à gérer ces émotions en les exprimant.
Pour le stress spécifiquement, la gestion par des techniques de planification et d’organisation est efficace, car elle aide à clarifier et à diviser les tâches, réduisant ainsi la surcharge mentale.
Pour l’angoisse, des exercices d’ancrage, comme le fait de porter son attention sur des objets tangibles autour de soi (pleine conscience), sont particulièrement utiles pour contrer les crises soudaines et rester connecté au présent.
Pour l’anxiété, la thérapie cognitive et comportementale (TCC) (Hofmann et al., 2012) est souvent recommandée pour modifier les schémas de pensée négatifs et aider à gérer les inquiétudes à long terme.
Ces techniques ciblées peuvent améliorer significativement la qualité de vie en réduisant l’impact émotionnel de ces états.
6. Mot de la fin
Pour récapituler, le stress, l’anxiété et l’angoisse sont trois états distincts mais souvent liés, qui influencent la manière dont nous réagissons aux défis ou aux menaces.
Face à ces états, une prise en charge adaptée est essentielle pour éviter que le stress ne devienne chronique ou que l’anxiété et l’angoisse n’affectent la qualité de vie.
La sophrologie peut être un outil puissant pour les gérer: elle combine des techniques de relaxation, de respiration et de visualisation positive qui aident à diminuer les tensions, à retrouver un état de calme et à développer une résilience face aux situations stressantes.
En pratiquant régulièrement, elle permet de mieux comprendre ses émotions et de développer des ressources internes pour réagir de façon plus sereine et équilibrée.
Réserve ta première séance de sophrologie pour découvrir cette pratique!
Sources:
Définition de l’angoisse
Centre national d information sur la biotechnologie NCBI
Livre: DSM-5, American Psychiatric Association
Définition de l’anxiété
Livre: DSM-5, American Psychiatric Association
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